• Jérôme GLAENTZLIN a publié Descartes, (xvii°) règles pour la direction de

    Descartes, (XVII°) Règles pour la direction de l’esprit


    Il n’y a presque rien qui n’ait été dit par l’un, et dont le contraire n’ait été affirmé par quelque autre. Et il ne serait d’aucun profit de compter les voix, pour suivre l’opinion qui a le plus de répondants : car, lorsqu’il s’agit d’une question difficile, il est plus vraisemblable qu’il s’en soit trouvé peu, et non beaucoup, pour découvrir la vérité à son sujet. Mais quand bien même ils seraient tous d’accord, leur enseignement ne serait pas encore suffisant car jamais, par exemple, nous ne deviendrons mathématiciens, même en connaissant par cœur toutes les démonstrations des autres, si notre esprit n’est pas en même temps capable de résoudre n’importe quel problème ; et nous ne deviendrons jamais philosophes, si nous avons lu tous les raisonnements de Platon et d’Aristote, et que nous sommes incapables de porter un jugement assuré sur les sujets qu’on nous propose ; dans ce cas, en effet, ce ne sont point des sciences que nous aurions apprises, semble-t-il, mais de l’histoire.


    La science ne pense pas


    Heidegger, (XX°) Essais et conférences


    Cette phrase : « La science ne pense pas », qui a fait tant de bruit lorsque je l’ai prononcée, signifie : la science ne se meut pas dans la dimension philosophique. Mais, sans le savoir, elle se rattache à cette dimension.


    Par exemple : la physique se meut dans l’espace et le temps et le mouvement. La science en tant que science ne peut pas décider de ce qu’est le mouvement, l’espace, le temps. La science ne pense donc pas, elle ne peut même pas penser dans ce sens avec ses méthodes. Je ne peux pas dire, par exemple, avec les méthodes de la physique, ce qu’est la physique. Ce qu’est la physique, je ne peux que le penser à la manière d’une interrogation philosophique. La phrase : « la science ne pense pas » n’est pas un reproche, mais c’est une simple constatation de la structure interne de la science : c’est le propre de son essence que, d’une part, elle dépend de ce que la philosophie pense, mais qui, d’autre part, elle oublie elle-même et néglige ce qui exige là d’être pensé.

    A. Mendiri


    • Ya toujours à dire, ya toujours à dire!!!