• Jérôme GLAENTZLIN a publié Le philosophe n’est ni savant ni ignorant platon, (v°

    Le philosophe n’est ni savant ni ignorant


    Platon, (V° av. JC) Le Banquet.


    Aucun des dieux ne philosophe et ne désire devenir savant, car il l’est : et en général, si l’on est savant, on ne philosophe pas ; les ignorants non plus ne philosophent pas et ne désirent pas devenir savants ; car l’ignorance a précisément ceci de fâcheux que, n’ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s’en croit suffisamment pourvu. Or, quand on ne croit pas manquer d’une chose, on ne la désire pas ». Je demandai (Socrate) : « quels sont donc, Diotime, ceux qui philosophent, si ce ne sont ni les savants ni les ignorants ? »


    « Un enfant même, répondit-elle, comprendrait tout de suite que ce sont ceux qui sont entre les deux… ». Parmi eux, Eros, aussi bien ; car la science fait partie des choses belles par excellence, et Eros est amoureux de la beauté : Inévitable donc qu’Eros philosophe, puisque le philosophe se situe entre le savant et l’ignorant ».


    L’intérêt de la philosophie


    Russell, (XX°) Problèmes de philosophie


    La philosophie comprend de nombreuses questions (dont certaines sont du plus profond intérêt pour notre vie spirituelle), qui, pour autant qu’on puisse le prévoir, doivent demeurer insolubles, à moins que les facultés de l’esprit humain ne deviennent tout autre que ce qu’elles sont à présent. L’univers comporte-t-il une unité de plan et de but, ou bien n’est-ce qu’une rencontre fortuite d’atomes ? (…) Le bien et le mal ont-ils de l’importance pour l’univers, ou seulement pour l’homme ? De telles questions sont posées par la philosophie et résolues de façons différentes par des philosophes différents. Or, que des réponses soient possibles ou non, celles que propose la philosophie ne sont jamais d’une vérité démontrable. Pourtant, si faible que soit l’espoir de découvrir une réponse valable, l’examen persévérant de telles questions fait partie des tâches dévolues à la philosophie ; celle-ci nous fait prendre conscience de l’importance de tels problèmes ; elle examine toutes les façons de les traiter et elle aide à garder intact cet intérêt spéculatif pour l’univers qui est en danger d’être anéanti si nous nous bornons à la recherche d’un savoir à la certitude bien établie.


    Recherche de la vérité et préjugés


    Berkeley, ( XVIII°) Dialogues entre Hylas et Philonous


    « Si nous prenons la peine de plonger et de pénétrer au fond des choses, d’analyser les opinions jusqu’à leurs premiers principes, nous trouverons que les opinions qui passent pour avoir le plus d’importance sont des plus ténues à l’origine. Elles dérivent soit des usages qui se trouvent régner au pays où nous vivons, soit des premières notions qu’on a insinuées dans notre esprit encore tendre avant que nous fussions capables de discerner le bien du mal, le vrai du faux. Le vulgaire (j’entends par là tous ceux qui ne font pas un libre usage de leur raison) est porté à prendre ces préjugés pour des choses sacrées et indiscutables. Il croit qu’elles ont été imprimées au cœur de l’homme par Dieu lui-même, ou apportées du ciel par la Révélation, ou qu’elles portent en elles assez de lumière et d’évidence pour forcer l’assentiment sans recherche et sans examen. Ainsi la multitude bornée des hommes ont la tête farcie d’un ramassis de conceptions, de principes et de doctrines en religion, en morale et en politique, qu’ils soutiennent avec un zèle proportionné à leur manque de raison. Au contraire, ceux qui emploient comme il faut leurs talents à la recherche de la vérité, prennent spécialement soin de sarcler leur esprit, et d’en arracher toutes les notions et tous les préjugés qu’on a pu y planter avant qu’ils fussent parvenus au libre et entier usage de leur raison. »


    Ne pas confondre apprendre à philosopher et connaissances en histoire de la philosophie

    • Henri ARDINGHI- PEREZ Bonjour ___ On peut traduire '' Philosophie '' venant du Grec par '' Amour et Connaissance ''
      La philosophie n'est pas un exercice pour quelques intellectuels, mais tous les hommes, dans la mesure où ils veulent savoir et qu'ils sont curieux, peuvent être invités à en faire
      .Épicure dira plus tard que la philosophie n'est pas seulement faite pour savoir, mais aussi pour comprendre comment être heureux