• Jacky MAUDUIT a publié Votre nom dans l'histoire / ceux de rawa-ruska

    "VOTRE NOM DANS L'HISTOIRE / CEUX DE RAWA-RUSKA"

    Soldat nommé 1 ère classe le 13-07-1935, il fut libéré et rayé des Contrôles du corps et de l'Armée Active le 15 octobre 1935 avec Certificat de Bonne Conduite accordé.

    Soldat de 1 ère classe au 21 ème régiment d'infanterie coloniale au recrutement de Tours (Indre-et-Loire), a été capturé le 23 juin 1940 à Saint-Dié (Vosges).

    Évadé des stalags; ceux qui subissent les rigueurs de la répréssion, les représailles!

    Arrêté le 9 octobre 1942 à Rédochingen par la Gestapo, il fut condanné à huit jours de cellule, un mois et demi de camp disciplinaire et neuf mois d'internement au camp de Rawa-Ruska.

    Interné au stalag VB (camp de base pour la troupe avec "kommandos" de travail), transféré au stalag 325 (Camp d'anéantissement à Rawa-Ruska en Ukraine), en sorte une maison mère, en janvier 1943 puis au stalag XII A où il est arrivé le 21 octobre 1943. Interné de la Résistance.

    Le stalag VB était situé à Villingen dans le massif de la Forêt Noire, proche des sources du Danube, à 750 m d'altitude. Le stalag XII A était situé à Altengrabow, dans le land du Saxe Anhalt, à 40 km à l'est de Magdebourg, 90 km au sud-ouest de Berlin et 80 km au nord de Halle. Il y en avait 15000 prisonniers en 1941. Les prisonniers évadés étaient emprisonnés au stalag XII A. Ce stalag se composait de baraques en bois environnées de casernes.

    Quant au stalag 325 (Camp d'anéantissement) , qui était un camp disciplinaire pour prisonniers de guerre en Galicie polonaise, à environ 50 km de Lvov (Lemberg) et 20 km de Ternopol, il y fut transféré début 1943 et plus précisement à la citadelle de Lemberg. Il y avait de 24 à 25000 prisonniers français et belges évadés, récidivistes ou coupables de sabotages ou de refus de travail réitérés.

    Rapatrié le 16 avril 1945, il a été libéré le 24 avril 1945 puis démobilisé à Tours le 17 août 1945 pour compter du 16 mai 1945, rayé des Contrôles de l'Armée le dit-jour.

    La qualité d'interné résistant lui a été reconnue pour son internement à Rawa-Ruska par décision ministérielle si tard que le 30 septembre 1969.

    Soldat de l'Armée française mise hors de combat par un sort malheureux, a opté pour la Résistance, a refusé d'obéir aux ordres de Vichy, a refusé de plier les genoux sous le joug de l'ennemi.

    Cette détention à Rawa-Ruska, dans un camp d'un territoire situé hors du contrôle des missions de la Croix-Rouge Internationale, a bien caractérisé la volonté de l'ennemi de ne pas respecter les clauses de cette Convention de Genève ou celle de la Haye et de faire subir aux détenus des préjudices semblables à ceux des prisonniers civils déportés pour lesquels aucune convention n'existait.

    Lors de la seconde guerre mondiale, près de 2 millions de soldats français furent prisonniers, 1.5 millions furent envoyés en Allemagne pour soutenir l'effort de guerre nazi. La grande majorité était composé de mobilisés. Tous n'acceptèrent pas ce rôle et leurs conditions de prisonniers, d'où une résistance qui s'instaura dans les camps de prisonniers. Elle se manifesta par des ralentissements de production, des refus de travail, des actes de sabotage, des tentatives d'évasion. Il participèrent ainsi à la "résistance dans les camps de prisonniers de guerre" encouragée par l'appel du 18 juin 1940. Début 1942, devant la multiplication des évasions et la gêne qu'elles leur occasionnèrent, les nazis décidèrent d'expédier les récidivistes, qu'ils désignèrent comme des "terroristes", dans les camps de représailles d'où "ils ne devaient pas revenir". Ils seront déportés au camp 325 à Rawa-Ruska

    L'ethnologue et Conservateur en chef au musée du comté de Kalmar (Kalmar läns museum), dans sa thèse pour le doctorat, publiée en 2009, "Des Allemands dans la région de Kalmar. Des études d'ethnologie sur la narration concernant l'histoire, l'identité et l'appartenance" "Tyskar i Kalmartrakten berättar om historia, identitet och tillhörighet", Johnsson, B. (2009), nous mentionne le nom de mon père Serge Mauduit tout en nous disant : "qu'elle avait elle-même des raisons personnelles de ménager des entrevues - mon concubin français dont le père est décédé depuis quelques années, a été marqué par cette captivité en Allemagne comme prisonnier de guerre et voulait en savoir davantage de ce qui lui était arrivé et pour quelle raison".

    Sources :

    Ministère de la Défense

    Direction de la Mémoire du Patrimoine et des Archives

    Bureau central d'archives administratives militaires

    Bureau des archives des victimes des conflits contemporains

    Association de Rawa-Ruska - Combattants Volontaires de la Résistance extra-métropolitaine - Internés de la Résistance de la Région Ouest - La Résistance au cœur du Grand Reich

    Johnsson, B., 2009. Tyskar i Kalmartrakten berättar om historia, identitet och tillhörighet, Umeå universitet, ISBN 978-91-85926-71-8 (Thèse pour le Doctorat - langue suédois)