• Harol VERANO CORREDOR a publié D'où vient la défiance des français envers les vaccins ?

    d'où vient la défiance des Français envers les vaccins ?

    • André RICHARD Encore marginales au cours des années 2000, le nombre de pénuries de médicaments a subi une forte croissance au début de cette décennie et connait, ces dernières années, une augmentation des plus préoccupantes. En effet, alors quen 2016 on recensait déjà 405 pénuries, ce chiffre a quasiment triplé en lespace de 3 ans pour atteindre 1200 lannée dernière1. Pire, lAgence nationale du médicament prévoit quen 2020, notamment en conséquence de la crise sanitaire, ce sont 2400 ruptures qui seront constatées, six fois plus quen 2016.

      Cette situation est dautant plus alarmante que ces médicaments déclarés en pénurie par les laboratoires partagent tous une caractéristique primordiale : il sagit de médicaments dintérêt thérapeutique majeur (MITM), pour lesquels une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients. Rien que ça !

    • André RICHARD Cette situation déjà extrêmement préoccupante est aggravée par les solutions alternatives proposées par les laboratoires, rarement à la hauteur des enjeux sanitaires. Ainsi, notre étude2 montre que dans 30 % des situations, les industriels renvoient vers un autre médicament, solution parfois médiocre puisque les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps dadaptation à la nouvelle posologie, particulièrement pour les patients âgés. Plus révélateur encore du danger des pénuries, 12 % des producteurs orientent les professionnels de santé vers des solutions de derniers recours, comme la diminution de la posologie. Enfin, et cest le plus grave, dans près dun cas sur cinq (18 %), les laboratoires ne proposent tout simplement aucune solution de substitution, laissant entrevoir pour les malades une terrible impasse, des annulations de traitements, et in fine, des conséquences médicales qui peuvent être lourdes.

    • André RICHARD Souvent bien légers dans la gestion des pénuries, les laboratoires semblent en outre faire preuve dune coupable avidité dans leur processus de production et dapprovisionnement. Notre étude, sur la base dune analyse du profil des médicaments en pénurie3, montre en effet que les médicaments qui font lobjet de tensions dapprovisionnement ne sont pas les molécules récentes vendues à prix dor. Au contraire, le portrait-robot dun médicament en pénurie est celui dun produit ancien (75 % sont commercialisés depuis plus de 20 ans) et vendu peu cher (3/4 coûtent moins de 25 euros, et même 1/4 moins de 4 euros). Les industriels semblent donc bien faire le choix de sécuriser lapprovisionnement des médicaments rentables, au détriment des plus anciens, pourtant toujours indispensables aux usagers.

      Cest en effet cette stratégie de rationalisation à tout prix des coûts qui fragilise la chaîne du médicament. Tout dabord, les industriels ont massivement fait le choix de lexternalisation : 8

    • André RICHARD Au lieu de développer des mesures de prévention des pénuries, les réponses proposées par les pouvoirs publics sont majoritairement de lordre de la gestion, et sont, qui plus est, lacunaires. Les plans de gestion des pénuries, pourtant désormais obligatoires pour les MITM, souffrent de leur manque duniformisation, se construisant au gré des interprétations des laboratoires quant à leur contenu.

      Pire, les obligations de service public des industriels semblent de lordre de lanecdote tant le nombre de sanctions prononcées pour rupture de stock est dérisoire : deux seulement contre des laboratoires en 2019, qui plus est pour des montants ridicule (830 € et 5807 €), alors que jamais la situation na été aussi préoccupante ! Il est grand temps de réarmer lEtat face aux producteurs, en augmentant dans la loi les possibilités de sanction et en nayant pas la main qui tremble à lheure den faire usage.

    • André RICHARD Même lélaboration de stocks de médicaments, qui relève pourtant du bon sens, est négligée. Comment accepter quaux quatre mois de stocks proposés en décembre par les parlementaires, le gouvernement prévoit de répondre avec un décret (toujours pas publié) nimposant que deux mois de stocks ? Quand on sait que la durée médiane des ruptures dapprovisionnement en officine est de 8 mois en 20205, le compte ny est tout simplement pas.

    • André RICHARD Extrait de l'enquête "Que choisir"

    • André RICHARD De quoi faire réfléchir .....

    • André RICHARD Même les producteurs de vaccins contre le Covid-19 craignent des effets secondaires liés à la rapidité de leur développement. À tel point quils ne veulent pas assumer les éventuelles indemnisations financières des victimes potentielles. Le lobby pharmaceutique à léchelle du vieux continent, et plus particulièrement la division Vaccines Europe (1) de la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (EFPIA), la affirmé tel quel dans une note adressée à ses adhérents dès le mois de mai 2020.

      « La rapidité et léchelle de développement et de mise sur le marché rendent impossible de générer le même niveau de preuves sous-jacentes que ce qui serait normalement disponible grâce à de larges essais cliniques et lexpérience constituée auprès des professionnels de santé. Cela crée des risques inévitables », écrit donc lEFPIA, qui na pas répondu aux questions de Mediapart.

      Cela requiert « un large système de compensation amiable et sans reconnaissance de faute, et un

    • André RICHARD Cela requiert « un large système de compensation amiable et sans reconnaissance de faute, et une exemption de responsabilité civile », poursuit-elle. Pas de quoi rassurer le tiers de la population méfiant vis-à-vis des vaccins en général, et les quatre Français sur dix qui refuseraient de recevoir une injection contre le Covid-19, en particulier compte tenu de la compression des temps de recherche.

    • André RICHARD Extrait de Médiapart