• Jérôme GLAENTZLIN a publié Platon, le gorgias: la justice selon la nature et selon

    PLATON, Le Gorgias: La justice selon la nature et selon la loi


    (selon Calliclès, interlocuteur critique de Socrate)


    Le plus souvent la nature et la loi s’opposent l’une à l’autre (…). Car, selon la nature, tout ce qui est plus mauvais est aussi plus laid, comme de souffrir l’injustice, tandis que, selon la loi, c’est la commettre. Ce n’est même pas le fait d’un homme de subir l’injustice, c’est le fait d’un esclave, pour qui la mort est plus avantageuse que la vie, et qui, lésé et bafoué, n’est pas en état de se défendre, ni de défendre ceux auxquels il s’intéresse. Mais selon moi, les lois sont faites pour les faibles et par le grand nombre. C’est pour eux et dans leur intérêt qu’ils les font et qu’ils distribuent les éloges et les blâmes ; et, pour effrayer les plus forts, ceux qui sont capables d’avoir l’avantage sur eux, pour les empêcher de l’obtenir, ils disent qu’il est honteux et injuste d’ambitionner plus que sa part et que c’est en cela que consiste l’injustice, à vouloir posséder plus que les autres ; quant à eux, j’imagine qu’ils se contentent d’être sur le pied de l’égalité avec ceux qui valent mieux qu’eux.


    ALAIN, Propos : L’ambiguïté de la notion de justice


    Quelle étonnante ambiguïté dans la notion de Justice. Cela vient sans doute principalement de ce que le même mot s’emploie pour désigner la Justice Distributive et la Justice Mutuelle. Or ces deux fonctions se ressemblent si peu que la première enferme l’inégalité et la seconde l’égalité.


    Je fais un marché avec un autre homme ; et, avant de conclure, je m’occupe à rechercher s’il n’y a point quelque inégalité entre nous, qui le détermine à faire contrat avec moi. Par exemple, si au sujet du cheval que je lui vends, il ignore quelque chose que moi je sais, je dois l’instruire avant qu’il signe. Egalité ; justice mutuelle.


    Je suis membre d’un jury pour les chevaux ; j’ai à dire quel est l’éleveur qui mérite la récompense ; je la lui donne. Inégalité ; justice distributive.


    J’examine des candidats pour l’Ecole polytechnique. J’ai choisi des problèmes difficiles ; ce sont mes armes, ce sont mes pièges, et malheur aux vaincus. J’ai de bons postes à donner, mais en petit nombre. Aux plus forts. Et je donne des rangs. Inégalité ; justice distributive.


    Les deux fonctions sont nécessaires. Mais il semble que la Justice Distributive a pour objet l’ordre, et n’est qu’un moyen, tandis que la Justice Mutuelle est par elle-même un idéal, c’est-à-dire une fin pour toute volonté droite.

    • Henri ARDINGHI- PEREZ La justice en tant que concept émerge avec une valeur interne remarquable; comme l'égalité et la liberté,  La justice vise à une fin sociale, de cette façon les Grecs l'ont comprise
      Certaines conceptions se sont développées sur cette idée attribuables à Platon qui a conçu la justice comme une vertu qui doit être intrinsèque et super importante dans la société, dans la formation de la ''polis.''
       L'idée grecque de justice a été érigée sur des pensées très théologiques, où dans l'Iliade homérique, la déesse Thémis a été décrite qui était considérée comme une conseillère de Zeus, car elle avait le pouvoir de faire des phrases sur les dieux de l'Olympe, puis, en prenant cette référence, il a été conçu que la vie sociale était gouvernée sous un ordre suprême qui était basé sur des principes justes. Il est établi comme la vertu politique par excellence, puisque l'État a été compris comme une sorte d'écho de lâme, donc l'État doit être juste, sinon il ne peut pas être appelé l'État.

    • Henri ARDINGHI- PEREZ . Ainsi, selon Platon, une'' Polis ''juste est une polis saine, Une polis (pluriel : poleis) était la structure typique d'une communauté dans le monde grec antique. Une polis consistait en un centre urbain, souvent fortifié et doté d'un centre sacré construit sur une acropole naturelle ou un port, qui contrôlait un territoire environnant (chora).