• Jean-Claude PINAUD a publié Solo only solo 2018

    C'est un peu long mais c'est ça. Bonne lecture.

    1er juillet 2018, voilà, les 24 heures roller du Mans sont terminées. Cette année ne fut pas une année glorieuse en terme de course. Ce ne sont pas les quelques dizaines de kilomètres d'entraînement dans l'année qui vont contribuer à améliorer ma performance, même si j'ai un peu plus de km dans les jambes que l'an dernier avec les 127 km de la [b]GROL[/b] il y a 3 semaines. et je ne fais que rouler simplement, pas de fractionné ou de gainage comme les pros du roller.
    Ce vendredi après midi installation au camping, toujours au même endroit à côté des Anglais du London'dregg. Ils sont beaucoup moins nombreux que les années précédentes et même le camping est moins rempli alors qu'il y a quelques années on se battait presque pour les emplacements.
    je vais rendre visite à mon ancien club Bergerac, après avoir récupéré mon dossard et ma puce, et qui est venu participer avec 2 équipes (les shaker's en découverte et les shaker's speed en endurance). Il y là Anaëlle Sanson qui s'est jointe à eux en enduro, pas de solo pour elle cette année.
    Le lendemain je ne participe pas à la parade, trop occupé à préparer mes affaires. C'est cela la dure vie des solos solos sans assistance.
    Installation dans le paddock. Nous avons plus de place que les années précédentes car répartis sur 5 box au lieu de 2 ou 3. Je suis au box 3 avec Aurélien ( Sanglier Soixante-seize). Il y a également Kat seulette qui participe en qualité de coach cette année avec un bras immobilisé.
    Voici qu'arrive Yannick Manuel, présent comme bénévole mais aussi comme coach. Il se remet lentement de son opération à la jambe.
    Peu avant le départ Yannick me présente Amandine (Didine Kuby) seule solo féminine en quad. Il me demande si je veux bien rouler avec elle, comme c'est sont premier solo, cela l'encouragerait.
    Le maître mot de cette édition est "CHALEUR". Au départ le thermomètre affiche 33° (ressenti 36°) et sur le bitume 40°/45°. Et en effet ce soleil implacable burine les organismes. sur le 3ème tour, arrivant au sommet de la Dunlop mes oreilles sifflent, mes s'embrouillent. Il est temps de se mettre au frais. Je stoppe une demi heure, Amandine continue un peu. Je repars encore 3 tours mais la température n'a pas diminué. Nouveaux signes d'insolation et nouvel arrêt. Même des grands comme Claude Viltard (RGlod) ont fait un malaise. Je vais attendre que le soleil se cache avant de repartir. j'en profite pour manger, discuter avec Christophe Laicheungkit qui est dans le box à côté, qui se gère également seul et qui roule 2 tours par 2 tours (c'est peut-être la solution).
    Yannick est toujours sur la brèche et se dépense sans compter, coachant Sanglier Soixante-seize mais également Amandine, et aux petits soins pour moi et d'autres. Il est trop cool ce mec ce qui ne l'empêche pas de me secouer pour que je reparte.
    Je reprends la route vers 20 heures avec Amandine mais ça ne dure pas longtemps. A peine la montée du Dunlop entamée, un patineur se porte à ma hauteur. Petite conversation :
    Lui : Ah ! tu es revenu, je ne pensais pas ,parce que l'an dernier tu avais fait une belle chute dans la descente, et même il y a 2 ans je crois.
    Moi : L'an dernier oui mais pas il y a 2 ans.
    Au sommet alors que j'entame cette descente la notion de chute s'est ancrée dans mon cerveau et naturellement au pied du virage je tombe. Moins grave que l'année précédente, juste rapé/brûlé sur la cuisse et le mollet droit.
    J'appelle ça de la déstabilisation psychologique.
    Je me fais soigner au poste de secours, soins qui m'ont bénéficié car le toubib en examinant mon taux d'oxygène dans le sang décèle un problème respiratoire pouvant muter en bronchite chronique ou pire. Je mange un peu et repars. Il fait plus frais(25°/26°) et c'est plus agréable à rouler. Je roule en compagnie de Fred (défifouaroulette) pour qui c'est le 1er solo mais cette fois à chaque tour, je freine dans la descente , j'en ai peur maintenant. Freinage qui à la longue entraîne un dérèglement de ma platine. Et ma méga ampoule non finie de guérir héritée de la GROL qui se réveille. En plus de la brûlure sur la jambe, j'ai mal aux pieds.
    Aux box [b]Yannick, quand [/b]Aurélien roule s'occupe d'Amandine et gentiment prend sur son temps de coaching pour me régler mes platines et me prodiguer quelques conseils.
    Lorsque je repars, Dan-solo finit son 1000ème tour depuis qu'il participe à l'épreuve. Kat à concocté un drapeau signé par tous les solos pour marquer l'événement. Je roule un peu avec Fred puis seul jusqu'à presque 1 heure du matin. SabrinaGaudesaboos qui courre en enduro, me dépasse et m'encourage gentiment, mais aussi beaucoup d'autres solos en trains ou pas, ainsi que plusieurs patineurs en équipes. ça fait du bien. de mon côté j'encourage Sabrina chaque fois qu'elle me double mais aussi Karine Urvoy-malle qui nous fait une course de ouf en solo(elle va la gagner d'ailleurs pour la 3ème fois).
    Je dors 1 heure 1/4 puis vais me faire masser. C'est la 1ère fois depuis que je fais Le Mans et j'aurai du faire ça plus tôt, ça fait un bien fou. Les secours me refont mes pansements et je repars vers 4 heures mais même si mes platines sont réglées correctement mes pieds me font souffrir atrocement. Nouvelle pause de 5 h à 7 h et après un petit café je repars pour la matinée par séries de 3 tours entrecoupées de pauses plus ou moins longues. Je m'arrête à midi et décide de ne reprendre qu'à 15 heure (gros fainéant) mais il fait tellement chaud, plus qu'hier.
    Papat (Patrick Clavequin) fait de même. Il a enchaîné les séries de 3 tours entrecoupées de repos mais il a fait 2 fois plus de distance que moi. Il me met la honte car il est plus vieux que moi d'un mois et c'est seulement son 2ème solo sur Le Mans.
    Et pendant ce temps là Amandine roule toujours. J'admire son opiniâtreté. Elle ne lâche rien, grandement aidée par Yannick.
    A 15 h je repars avec Fred et Yannick me demande d'attendre Amandine au sommet de la Dunlop pour lui faire faire les derniers tours. Nous attendons donc mais elle n'arrive pas. La voici enfin complètement HS. Elle décide d'attendre l'arrivée comme tous les solos au sommet de la Dunlop. Et voilà la fin, nous entamons la descente pour couvrir le dernier tour. Nous sommes un petit groupe avec David Pagnen, qui n'a cessé de m'encourager et avec qui j'ai peu échangé finalement, Christophe, Amandine et moi.
    A force de discussion nous apercevons soudain les motos balais derrière nous. Il faut presser le pas et nous franchissons la ligne dans la joie d'en avoir terminé.
    Petite performance pour moi puisque j'ai parcouru 23 tours (96,255km) comptés 22 ? mais peut-être me suis-je trompé dans mon décompte ou un tour n'a pas été pris en compte. On s'en fiche je n'ai pas fini dernier, juste avant dernier des solos.
    Après coup je me dis que si j'avais écouté les conseils de Yannick pour rouler avec Amandine, elle aurait pu prendre peut-être le 3ème place, place où durant la nuit elle était proche et moi j'aurai fait au moins 50 tours comme elle au lieu de la moitié mais je ne sais pas si mes pieds auraient suivis tant ils étaient abîmés lorsque je me suis déchaussé.
    Enfin j'adresse un grand merci à l'organisation sans faille, aux secouristes et kinés qui m'ont soulagé de mes douleurs ainsi qu'aux solos toujours dans cette solidarité, qui m'ont encouragé, mais surtout à Yannick qui n'a pas compté son temps pour nous et toujours dans la bonne humeur malgré la fatigue car finalement coach c'est un métier.

    • Et ba dit donc quel roman Jean Claude . Bonne soirée